Je suis dans ma période Dido en ce moment, cette chanteuse anglaise, que j’adore, qui a bercé mes années 2000. Parmi tous ses succès, il en est un qui m’interpelle plus particulièrement « my Life is for rent », « ma vie est à louer » qui tourne en boucle dans ma tête .. mettre sa vie en location ou à louer , c’est curieux ça me parle….
Alors j’ai voulu faire un bref état de lieu de ce qui fait de nous aujourd’hui des propriétaires dans notre monde actuel.
Ta maison : Suspicion, Avec les aléas climatiques à venir, tu n’auras, je le crains, que tes yeux pour pleurer et ne compte pas trop sur les assurances pour te rembourser, c’est pas leur cœur de métier,
Ta voiture : Pas une bonne occas, carcasse de tôle et d’acier, c’est pas fait pour durer,
Ton portable : Traitrise, une obsolescence y est sans arrêt programmée,
Ton livret A : A comme Arnaque, je connais un jeunot à l’Elysée qui va se charger de tout vider,
Ta retraite : Ce même jeunot de l’Elysée gère tout, et grâce à son équation magique x=49.3, ça aussi il devrait s’en occuper,
Ta tombe : ah oui j’oubliais, c’est vrai ça sera ta dernière propriété, enfin un logement pour l’éternité !
« Ma Mon Mes », une jolie valse de pronoms possessifs, qui comme son nom l’indique, nous entraine dans une danse effrénée à l’avoir ou être des propriétaires illusoires de nos biens de consommation.
Alors là, Je me pose et je m’interroge (vous avez l’habitude maintenant j’aime bien m’interroger) :
Et je réitère : de quoi sommes-nous vraiment propriétaires sur cette Terre ?
La question est plutôt : ne s’est-on pas trompé de cible dans nos titres de « propriétés » ? N’y-a-t-il pas une autre quête de la propriété à se réapproprier ? Parce qu’à force d’être des propriétaires de tout et de rien, on est devenu tout doucement, sans nous en rendre vraiment compte, des locataires de notre souveraineté en tant qu’être humain, locataires sans lendemain.
Oui, je crois vraiment qu’il y a péril en la demeure, en notre propre demeure intérieure, c’est cette dernière qui a été violée.
Désormais, on décide pour nous : ce que je dois penser , ce que je dois manger, combien de CO2 je vais pouvoir consommer, quel type de voiture acheter, comment je dois me soigner, ce qui est bon pour moi de réaliser dans ma vie, ce qui est mauvais aussi , et à quel saint se vouer aussi..pourquoi pas, tant qu’on y est !
J’ai même ouï dire que dans un futur incertain, on pourrait décider de notre date de fin et il n’y a aucune fiction dans ce dessein. D’ailleurs, les grandes œuvres de fiction, sont là pour nous le rappeler, et pour la plupart se réalisent peu à peu dans la matière, sous nos yeux aveuglés par la course effrénée que nous menons chaque jour pour notre survie matérielle.
Va-t-on laisser faire ?
S’il y a bien un domaine dans lequel nous devrions détenir un droit de propriété, c’est bien au travers de ce qui nous définit en tant qu’être humain libre et responsable.
Il faut tout de même reconnaitre que nous avons « abandonné » notre pouvoir et notre souveraineté , nous l’avons mis quelque part en location à des «bailleurs corrompus ».
Oui abandonné, mis au ban, délaissé à quelques personnes de pouvoir dont nous sommes devenus, avec le pouvoir et son abus, leur propriété, les détenus d’une intelligence dite artificielle.
Je n’ai pas envie d’être l’esclave de cette intelligence-là, cette perspective n’augure rien de bon pour notre humanité et ne pourra jamais être l’égal de l’intelligence naturelle qui nous a été donnée, qui nous a été confiée.
Être propriétaire de nos pensées, notre droit à nous opposer, nos croyances, notre santé, notre façon de nous alimenter, nos désirs, nos choix, c’est cela les fondements de notre propriété, la seule et unique dont il est urgent de faire l’acquisition , la seule et unique pour laquelle nous devrions tous nous rallier : notre Droit à la Liberté issue de notre intelligence naturelle.
Notre Liberté, cette belle inconnue, qui nous a échappé. Elle était si fragile, on a tous cru qu’elle resterait à nos côtés ad vitam aeternam, c’était gagné. Elle était là à portée de mains, et puis un instant d’égarement, on n’a pas fait attention, on l’a perdue, égarée dans les méandres d’un système politique corrompu … à cause de quelques .. élus, même par défaut, on nous a bien eus .
Dis ma Liberté chérie quand reviendras-tu ?
Charge à nous, autant que faire se peut, de nous réapproprier nos vies, nos destinées, ce qui fait le cœur de notre Humanité.
Redevenir souverain de notre santé, de notre corps, de notre bonheur, de notre pouvoir, de nos idées, de nos pensées, de notre droit à nous opposer, de notre créativité , se réapproprier notre intelligence naturelle pour refuser d’être des locataires de misère sous contrôle d’un monde artificiel car c’est bien là leur objectif pour nous demain.
Le seul bail que je tolère est celui qui me lie à l’Univers. Je ne connais pas la date de fin, et ça me va très bien, je sais qu’un jour je devrai quitter ces lieux à regret, rendre les clés et repartir avec pour seul bagage les souvenirs des gens qui ont cheminé à mes côtés et que j’ai aimés.
Nous sommes tous des locataires du Grand Propriétaire Terrien. N’est-ce pas ce qu’il y a de plus naturel ? Plutôt qu’être propriétaire de tout, de rien dans une société injuste et cruelle, soumis à des systèmes de contrôle artificiel, à la solde de ripoux, qui n’en ont que faire du bien-être de chacun d’entre nous.
Bien sûr, ça n’engage que moi de tenir ces propos engagés, et j’entends bien que tout le monde ne puisse pas y adhérer. Là aussi, ça fait partie de nos droits naturels et fondamentaux d’Etre Humain : le droit de ne pas aimer.
Véronique