Il en faut du courage pour exprimer ce qu’on aimerait nier
Il en faut du courage pour pardonner
Il en faut de la force pour affronter le regard de celui que j’ai blessé
Il en faut de la force pour pardonner
Il en faut de l’humilité pour mettre en lumière notre obscurité
Il en faut de l’humilité pour pardonner
Il en faut de la résilience pour déterrer ce qui a été abimé
Il en faut de la résilience pour enterrer le passé
Alors oui, aujourd’hui je décide de te part-donner.
Je décide de te rendre ta « part » blessée , celle qui t’appartient. Je décide de te la redonner, pour que toi, et toi seul, tu puisses la transformer, car désormais c’est de TA responsabilité.
Parce que c’est ça le Part-Don !
Il ne s’agit pas de débattre sur ce qui est pardonnable ou pas , ni de passer l’éponge sur ce qui a été, ce qui nous a blessés. Il s’agit plutôt de rendre à son oppresseur sa part blessée.
L’exemplaire Nelson Mandela, un modèle de résilience dans le monde jamais égalé, a passé 27 ans de sa vie en prison et a fini par pardonner à ses ennemis car cet Homme exceptionnel avait compris qu’il ne pourrait jamais avancer et engager un quelconque changement dans son pays tant qu’il conserverait en lui amertume et haine.
« La rancœur c’est boire un poison en espérant qu’il tue vos ennemis » – N.MANDELA
Alors que décide-t-on aujourd’hui ? Laisser couler ce poison dans nos veines, pour que demain nous soyons intoxiqués.
Dans ce monde assoiffé de violence, de guerres, de vengeances, n’est-ce pas le moment de reconnaître que nous sommes des êtres humains, faillibles, soumis à nos parts d’ombre, nos faiblesses, nos erreurs, nos manques et parfois à notre violence intérieure ?
Choisir la rancœur et la haine, c’est resté prisonnier et esclave de ces émotions-là . C’est campé sur ses positions, des positions bien basses, inconfortables, et par orgueil resté accroché à sa propre souffrance.
Se tirer une balle dans le pied en espérant que l’autre ne puisse plus JAMAIS marcher…
Il n’y a aucun gagnant à ce jeu-là, mais bien deux perdants enclavés dans le non-sens et l’ épuisement.
Je crois que l’absence de mots et le silence font bien plus de ravage que certaines blessures que l’on aurait pu subir.
Je crois au contraire au pouvoir guérisseur du dialogue aussi aride soit-il, aux mains tendus vers l’autre, aux regards qui font du bien, aux ressentis de nos cœurs qui eux seuls savent.
Je crois au terreau d’une transformation en devenir.
Et si nos oppresseurs étaient nos meilleurs ennemis, placés sur notre chemin, à un moment pécis pour nous faire évoluer ?
Véronique G.