Se dire à Dieu
En vérité les histoires d’amour me fascinent. Il est vrai que dans ce domaine, et au stade où j’en suis aujourd’hui dans ma vie, je pense que je suis à deux doigts d’écrire une thèse sur le sujet.
Je plaisante à peine, tellement ma vie a été riche d’expériences en ce domaine. Un vrai kaléidoscope amoureux avec plein de facettes lumineuses, d’autres moins , et c’est ainsi.
J’accèpte les désordres amoureux de ma vie, aujourd’hui d’ailleurs j’en souris.
Qui dit Amour dit souvent et hélas rupture, ce que nous avons tous beaucoup de mal à supporter. L’Amour , on voudrait tous que ça dure pour toujours, à tout jamais.
Je me suis souvent demandée comment on peut arrêter de s’aimer après tant d’années de vie en commun, après tant de « je t’aime » répétés, après toutes ces lunes de miel d’intimité ?
Qu’est ce qui se passe à la fin qu’on n’a pas vu au début de l’histoire ? Ou plutôt qu’est ce qui était au début qu’on a perdu à la fin ? Qu’est ce qui n’a pas été nourrit au fil des années ?
Comme peut-on passer de l’amour à la haine après s’être échangé des centaines de « Je t’aime » ?
Alors, Bienvenue dans l’ère glaciaire ! Les hostilités peuvent commencer.
La rupture est souvent violente car elle détruit tout ce qui a été édifié, elle remet en question ce que l’on a osé initié ensemble.
Une seule phrase peut tout faire voler en éclat, et pas que les assiettes.
On vide les armoires, on range les souvenirs aux oubliettes, on part à mille kilomètres, la fuite pour seul baromètre de survie. Le monologue de celui qui a raison permet de dénoncer celui qui a toujours tort. Et lorsque la mesquinerie et la lâcheté s’invitent, on patauge dans le marasme de l’inélégance.
Et pourtant, la fin de l’Amour se signe-t-elle définitivement en bas à droite d’un document officiel ?
Si l’Amour a vraiment été, alors, pour moi, Il est bien plus subtil qu’on le pense.
On a beau clôturer un chapitre et fermer le livre et le ranger, l’histoire n’en reste pas moins écrite et en suspend dans l’espace et le temps.
Je ne sais plus qui a dit : « Il ne faut pas pleurer sur ce qui a été, mais remercier d’avoir connu ».
C’est un peu mon état d’esprit aujourd’hui.
Je sais que que mon cœur est suffisamment grand pour accueillir tous les hommes de ma vie, quels que soient leurs actes , leurs défauts, j’ai été et je reste moi aussi un être faillible et humain tout simplement.
Je lègue à chacun d’entre eux une petite parcelle d’amour inconditionnel, et leur souhaite d’en faire bonne usage, à leur convenance.
Je suis convaincue que la rupture ne permettra jamais de mettre un terme à l’infiniment Grand.
Et si la vie était une invitation à revoir nos mécanismes d’Adieu, pour les remettre enfin et à tout jamais à Dieu ?
Véronique Gabier